ROMEU, Armando ( Regla 1911-La Havane 2002)
Dès
sa naissance Armando baigne dans une ambiance musicale créée
par son père Armando ROMEU MARRERO et son oncle Antonio María
ROMEU qui répète chez lui avec sa charanga . Armando est
doué et apprend la flûte. Avant même ses dix ans il remplace
fréquemment, lorsque celui-ci s'absente, le flûtiste de la charanga de Antonio María. Il entre aussi dans la Banda Municipal de Regla. |
Au milieu des années vingt il accompagne régulièrement
son père dont l'orchestre joue au Jockey Club et c'est là qu'il
écoute et s'enthousiasme pour les premiers orchestres de Jazz venus des
Etats Unis. Conquis par le son, il achète l'instrument du saxophoniste
de Ted Naddy et travaille. Il joue bientôt au cinéma Céspedes
avec le pianiste Nacho ALEMANY. Excellent lecteur, on l'appelle
souvent pour remplacer un musicien absent dans l'un de ces orchestres de Jazz
et quelques mois après l'achat du saxophone, il joue lui-même dans
l'orchestre de Ted à l'Hôtel Almendares. Earl Carpenter l'invite également lorsqu'il se produit au Casino Nacional. |
|
Avec d'autres jeunes musiciens cubains, il s'intègre
aussi dans les premiers Tipo Jazz
Band cubains avec lesquels il interprète, outre la musique cubaine, des
standards de Jazz.
A son retour , ROMEU organise sa propre formation - un tromboniste, quatre saxophonistes et trois trompettistes- avec laquelle il se présente au Teatro Nacional
et s'installe ensuite à l'Edén Concert, avec Alberto JIMÉNEZ REBOLLAR comme batteur et chanteur, puis au Tokio et au Cabaret de
l'Hôtel Nacional. |
Il
rentre à Cuba et rejoint la formation de René TOUZET. Puis,
en même temps qu'il assure un programme de jazz sur les ondes de RHC Cadena
Azul avec son quinteto complété par Gustavo
MÁS, saxophone ténor; René HERNÁNDEZ ou Luis MENDOZA, piano et Delia BRAVO, chant; il organise,
en 1940, avec le trompettiste Luis ESCALANTE l'orchestre "BELLAMAR"
qui prend possession du célèbre cabaret Sans Souci. A compter de
ce moment Armando se consacre à la direction de ses orchestres,
aux arrangements et à la composition. Les meilleurs jazzmen du moment sont avec lui : Gustavo; le frère de Luis, "Pucho" ESCALANTE, tromboniste; Amadito VALDÉS, saxophone alto; Félix GUERRERO, contrebasse; Ernesto GRENET. Adalberto ESCRICH, José PATIÑO, René MÁRQUEZ, Armando LÓPEZ y acquièrent les bases du Jazz. |
A la fermeture du Sans-Souci, en 1942, l'orchestre disparaît et Armando ROMEU crée un nouveau Big Band qui s'installe au Tropicana. Avec celui-ci Armando ROMEU va rester au célèbre cabaret jusqu'en 1961 hormis quelques interruptions dues à diverses tournées. Pendant cette période les plus grands musiciens vont s'y exprimer avant de voler de leurs propres ailes, "Chico" O'FARRILL, Cándido CAMERO, Generoso JIMÉNEZ, Dani PÉREZ, "Peruchín" puis entrent au cours de la décennie "Bebo" VALDÉS, Guillermo BARRETO, "El Negro" VIVAR, les frères "Kike" et "Felo" HERNÁNDEZ , Leonardo TIMOR, Felipe DULZAIDES L'orchestre du Tropicana. 1944. Photographie. Archives A. Valdés. La Havane.
|
En 1967 ROMEU, encore une fois avec Luis ESCALANTE, fonde, à la demande du Conseil National de la Culture, la "ORQUESTA CUBANA de MÚSICA MODERNA" composée des meilleurs jazzistas cubains du moment. Armando dirige la formation avec laquelle il enregistre cette même année. Il compose pour la "OCMM", une pièce historique "Pastilla de menta" et fait la plupart des arrangements. L'orchestre aura la même vocation que les deux formations précédentes dirigées par ROMEU. Il sera le berceau de toute une nouvelle génération de musiciens de Jazz : Paquito d'RIVERA, Arturo SANDOVAL, Enrique PLA, "Chucho" VALDÉS, "Cachaito" LÓPEZ qui formeront le prestigieux "IRAKERE" . |
|
Armando ROMEU ne reste que quelques années à la tête de l' "OCMM". Il dirige ensuite l'ensemble régional de Jazz de la province de Santa Clara la "ORQUESTA CUBANA de MÚSICA MODERNA de SANTA CLARA" et se consacre à la composition et surtout à l'enseignement, comptant des milliers d'élèves cubains et étrangers. Il met au point avec l'aide du pianiste Franck EMILIO une méthode permettant aux compositeurs d'écrire pour des non voyants. Mémoire vivante du jazz cubain Armando ROMEU disparaît en 2002. |
|
© Patrick Dalmace
Discographie
sélectionnée:
....Biographies....
|